• III-Raisons mystérieuses




    Des bruits de chaines m'interpellaient. Des chaines ?! Ouvrant mes yeux, je regardais ce qui me retenait de tomber en avant, oui c'était bien des chaines. Une odeur nauséabonde vint chatouiller mon nez, grimaçant, je regardai autour de moi.  A ma droite se tenait un squelette, puis à ma gauche je vis un homme, assez frêle et qui tremblait comme une feuille. Quelque chose me mordillait le bout de ma botte en cuir, lorsque je baissai ma tête, un gros rat répugnant essayait de trouver de quoi manger et vraisemblablement, il avait trouvé que ma botte était meilleur que les bouts de pain moisis près du squelette-ci. Encore toute déboussolée, j'essayais de voir qui était devant la cellule et qui parlait avec..elle ?

    -Hey...Soufflai-je. Plus je bougeai, plus j’entendais mes chaines qui cognaient le sol faisant un bruit incessant et très agaçant.

    -Tu t'es réveillée...Affirmait une jeune femme. Lorsqu'elle rentra dans cette pièce sombre dont seul sa lampe à l'huile éclairait, son visage m'interpellait. Écarquillant des yeux, je lâchai:

    -Rose Bottonn.

    -Je suis ravie de voir que tu me connais.

    -Ne pas connaitre la fille d'un duc qui a décidé de choisir le camp des rebelles au lieu de son camp, ce serait un sacrilège. Lui lançai-je sur un ton ironique.

    Bien sur, je me foutais royalement de ce que faisait une pourrie gâtée, qui était tombée amoureuse d'un capitaine aussi vicieux qu'elle. Mais on l'entendait tellement que j'ai du même y prendre part dans une conversation où je me renseignais sur cette Bottonn. Et là, quand j'ai eu la vraie version de l'histoire...quelle déception !

    -Ariel, c’est ça ? Me demandait-elle, avec un visage qui cachait sa fourberie.

    Sortant de mes pensées, je la regardai avec un sourire malicieux.

    -En chair et en os...quoi t'es venue me faire un show ? En direct en plus...Désolée, je n'accueille pas les prostituées à bras ouvert.

    Elle écarquillait des yeux horrifiés par ce que je venais de dire sinon pourquoi elle ferait une telle tête. Apparemment, elle n'avait pas remarqué que Logan se tenait derrière elle, il avait ouvert discrètement la porte. Derrière lui, j'avais remarqué une petite ombre grâce à la lampe à l'huile qu'elle avait déposé sur le sol. Un lutin ?..un gnome peut-être..tous ce que je savais c'était que celui n'était qu'un homme faisant la taille d'un hobbit et encore..je suis gentille.

    -Rose Bottonn...tu couches avec tous ce qui bouge..comme le capitaine, qui se tient derrière toi, dont tu es amoureuse juste pour te faire remarquer, hein ?

    Au moment où elle s’apprêtait à me sauter dessus, un bras l'entoura alors qu'elle se débattait comme une furie à l'intérieur de cette cage humaine. Il lui murmura une chose dont je fus la seule -bon nous étions deux avec le gars qui se rongeait les ongles par crainte et moi- qui n'ait entendu. Elle se retira calmement, me jetant un dernier regard haineux, puis elle sortit de la cellule. Logan s'avança, cette fois-ci, avec un visage sérieux rien que pour moi, c'était trop demandée non ?

    -Comment va ta putain ? Crachai-je, avec toujours mon sourire si énervant.

    Il grognait de mécontentement, me prenant le menton de sa main droite, il s'était accroupi et maintenant il me parlait à quelques centimètres de mon visage. De sa main gauche, il sortit de sa poche un trousseau de clé, que je savais, n’était destiné pour moi...un instinct. Haussant mes épaules, après avoir vu le petit gnome qui détachait l'homme terrifié, je n'avais pris la peine de le regarder en détail car mon regard revint se poser dans les yeux de ce loup, mon sourire ne me quittait toujours pas et inopinément, cela le ravissait. Son sourire...il venait d'élargir son sourire froid en celui d'amusé. Écarquillant des yeux, le méprisant malgré le fait que j'étais attachée, ma tension venait de monter. Avant que je n'eus le temps de parler, il me chuchota:

    -Tu te crois plus maligne, ma douce. Ecoute-moi bien..et choisis bien car c'est la première et la dernière fois que je te demanderai cela. Soit de mon équipage ou meurs en mer.

    Me mettant son index sur ma bouche, il me dicta de me taire pour qu'il continu ce qu'il avait à dire.

    -Nous allons à Babylone, certes..mais pas pour toi. J'ai besoin d'une femme tel que toi pour nous accompagner dans nos prochaines aventures, tu es intelligente et tu es une guerrière accomplie.Tout ce que tu trouveras, t'appartiendra au contraire de mes matelots qui n'auront que ce que je leur donnerai...ce sera équitable oui. Tu as une chance de ne plus tuer pour te nourrir ou te loger..réfléchis bien, car la tueuse à gage ainsi que l'Amazone Ariel sera effacée des mémoires de tous, pour être remplacé par un membre de mon équipage..tous tes crimes se justifieront aux yeux de ceux-ci.

    -Qui me dit que vous ne me tuerez pas après que je vous aurai aidée dans les différentes quêtes ? Non...Ce que vous recherchez ne sont pas mes compétences..ça se voit dans vos yeux...c'est quelque chose d'autre.

    -Certes...si tu le penses ainsi, je ne peux te blâmer car tu es libre de penser comme tu le souhaites. Mais penses-y...Je te conduirai même vers les destinations qui te plairont.

    -Babylone...Hobb, Nagafëal et même Sarthide ?

    Ma tête était toujours relevée vers lui par sa main. Un silence s'abattit soudainement dans la pièce, je restait à le fixer sérieusement, tandis que lui avait retiré son sourire, il essayait de lire en moi comme je le faisais avec lui...c'était assez facile, on aurait dit un  livre ouvert mais parfois je me trompai car ses actions nécessitait une grande observation et une cervelle. Il fronçait des sourcils, essayant toujours de me déchiffrer.

    -Ce n’est pas vos yeux posés sur moi que je veux..mais une réponse, lui soufflai-je.

    -Nous en parlerons mieux dans ma cabine.

    -Vous plaisantez j'espère ? Essayant de lui sauter au cou or les chaines m'en empêchaient. Il s'était levé au moment où il avait terminé sa phrase.

    -Non.

    -Vous m'avez mis dans ce cachot pour m'y ressortir alors qu'on pouvait parler il y a quelques minutes ?

    -Tu devrais savoir que cela fait une semaine que tu es endormi dans ce cachot et que les seules fois où tu t'étais réveillée c'était sous la magie de..ma putain comme tu dis si bien. Et c'était pour te nourrir, remercie-là pour ça ! Ah oui, c’est Bénett qui te détachera quand tu seras plus apte à tenir une conversation sans me sauter dessus. Ressortant de la cellule, un sourire aux lèvres et un petit rire sonore qui atteint mes oreilles, j'étais folle de rage !